Encore une année très précoce et très inédite quant à la cinétique de maturation.
« Le taux de de sucre des raisins s’emballe pendant le mois d’aout : les prélèvements font état d’une hausse des degrés plus de 2° par semaine, du jamais vu ! Tous s’affolent pour préparer les vendanges. Les degrés arrivent à un niveau intéressant la dernière semaine d’aout et la courbe s’infléchit. Hélas, le goût tarde à venir. Pourtant, le ban des vendanges (date où l’AOC Champagne autorise à commencer à vendanger dans le village) est tout de même levé le 26 août dans la Côte des Blancs !
Nous continuons à goûter chaque jour des dizaines de grains de raisins. Les raisins sont encore verts, ils n’ont pas encore la peau dorée et translucide qui accompagne la pleine maturité et la complexité des arômes. Nous décidons d’attendre une semaine de plus. Nous démarrons tout début septembre.
Seconde surprise : la qualité est au rendez-vous mais pas la quantité !
La récolte est nettement en dessous de nos estimations. Pratiquement tous les vignerons ont la même déception sur les chardonnays. Nous savions que les grappes étaient peu nombreuses suite à la mauvaise initiation florale de juin 2024. La surprise vient du poids des grappes qui est largement inférieur aux estimations. Les grappes sont belles mais « ne pèsent pas ». Un rafraichissement fin mai cette année, de quelques jours à peine au moment de la floraison des chardonnays, explique cette légèreté.
Le printemps a été particulièrement sec en Champagne, mettant à rude épreuve nos vignes. Heureusement notre respect des sols (grâce à l’agriculture bio et la biodynamie) a permis de retenir le peu d’eau disponible et de limiter l’impact de la sècheresse.
En Champagne, les pinots sont plus tardifs et ont fleuri dans de bonnes conditions. Sur notre domaine, les pinots noirs ne représentent que 5% du vignoble. Nous avons fait une belle récolte pour la macération du rosé de saignée. Nous avons même pu attendre quelques jours de plus avant de vendanger les raisins de notre vielle vigne de pinot noir (65 ans cette année) pour notre coteaux champenois rouge.
Vers un grand millésime
Les degrés sont hauts mais sans excès, l’état sanitaire est plus que parfait, notre patience a été récompensée. Nos moûts expriment un grand potentiel qualitatif. Les fermentations indigènes ont démarré rapidement dans nos foudres et nos fûts et sont maintenant bien avancées.
Georges, Arthur, Pierre & Sophie