Après un bel hiver froid et sec, mars est très doux. La vigne s’est vite réveillée, nous avions peu de temps pour terminer les travaux de taille et de liage. L’herbe pousse, nous démarrons le travail du sol dans de bonnes conditions, il fait beau ! Nous avons une feuille étalée début avril, la végétation est en avance. Cela nous rappelle le 11 avril 2003, le gel avait anéanti trois quarts de la récolte.
Cette année, plusieurs épisodes de gel se succèdent. Le 20 avril, la température descend à -5°C au lever du jour, de nombreux bourgeons n’ont pas survécu. Nos vignes de grands crus ont le plus souffert, en particulier les parcelles des Chemins d’Avize. La vendange est pratiquement faite pour cette cuvée ! Vertus est aussi très touché au sud. A ce jour, le nord, vers le Mesnil sur Oger, où se situe la plupart de nos vignes, est moins impacté. Nous estimons avoir perdu 25 à 30% des bourgeons sur l’ensemble de notre vignoble.
Nous accompagnons la vigne pour qu’elle se remette du stress avec des dynamisations de valériane et des préparations d’ortie et de prêle. Depuis quelques semaines, les journées sont fraîches, la vigne a quasiment perdu son avance. Nous allons continuer à prendre soin de toutes nos vignes, mêmes celles qui ne portent plus de raisins, il faut travailler pour les années futures. La saison ne fait que commencer.
Effet Terroir ou effet Millésime à Cramant ?
Les millésimes 2008 et 2009 Vieille Vigne du Levant sont désormais disponibles. 2008 est en Champagne un des plus beaux millésimes de ce début de siècle avec 2002. Pourtant pour Vieille Vigne du Levant, certains dégustateurs préfèrent 2009. Depuis 1988, date de la création de cette cuvée parcellaire, cette vieille vigne de « Bourron du Levant » ne nous déçoit pas. Millésime difficile, chaud, froid… peu importe ! Lorsque les racines plongent dans un grand terroir, l’influence du millésime bien que réelle est surpassée par le terroir.
Neuf millésimes de ce magnifique coteau reposent dans nos caves. Les années 2008 à 2015 patientent sagement en bouteilles et le millésime 2016 ne pétille pas encore, il profite d’un élevage prolongé sur lies en futs comme nos autres cuvées. Nous leur laissons le temps de s’enrichir des échanges avec les lies naturelles et de respirer doucement à travers le bois. Les vins seront alors plus expressifs lorsque nous les dégusterons en juin prochain pour préparer la mise en bouteilles qui aura lieu fin juillet.