Nous avons récolté de beaux raisins, parfaitement sains. C’est une belle année !
Année sèche mais, pour nos vignes, les racines profondes ont puisé dans la craie l’eau nécessaire. Cette craie — qui peut contenir jusqu’à 40% d’eau — est la grande chance des premiers et grands crus de Champagne. Certes, nos plantations du printemps ont souffert de la sécheresse. Un peu plus d’un cinquième des pieds sont morts, nous allons devoir les remplacer cet automne. Auparavant, nous manquions rarement d’eau, peut-être devrons-nous, dans les années à venir, arroser nos plantations …
Au printemps, la vigne démarre assez rapidement. Nous avons peu de précipitations, seul le mois de juin apporte un orage et quelques pluies qui viennent enfin mouiller un peu nos sols très secs. Mildiou et oïdium restent très discrets, l’année est facile et très précoce. La fleur commence dès la fin mai ! La contrainte hydrique ralentit le cycle de maturation et modère nos espérances quant à la quantité de la récolte. Finalement, nous devons récolter à des degrés alcooliques potentiels plus élevés qu’auparavant pour atteindre la maturité aromatique que nous recherchons chez Larmandier-Bernier. Nous démarrons les vendanges le 3 septembre pour une dizaine de jours.
Cet été est le plus chaud jamais enregistré dans nos régions. Certes, Sophie et moi nous souvenons de 1976 et 2003, ces années étaient des exceptions… Arthur, après tout juste 6 vendanges, a connu 5 vendanges précoces démarrant tout début septembre, voire même fin aout en 2018.
Ces scénarios risquent de se reproduire plus souvent et nous devons nous adapter. Pour mieux affronter les évolutions climatiques, nous comptons sur notre mode de culture (Bio et Biodynamie) et sur la diversité de nos plants obtenus par sélection massale dans nos vieilles vignes.
Pierre