Après un hiver pluvieux, le printemps arrive très tôt, nous devons finir au plus vite les derniers travaux d’hiver, préparer la saison et retravailler les sols. Le confinement nous a permis d’être encore plus proches de nos vignes. Pas de déplacements, peu d’expéditions, pas de visiteurs, les vignes, rien que les vignes. Sous le soleil, notre équipe a pu continuer à travailler à l’air pur.
Le débourrement* a lieu début avril, déjà 2 semaines d’avance !
Pas de gelées, ça « frisotte* » durant quelques jours, quelques rares bourgeons sont atteints, quelques feuilles brulées, au final, pas de dégâts significatifs.
La montre* est équilibrée, la floraison se déroule en mai – très tôt mais est-ce encore exceptionnel ? – avec un temps parfait.
La saison est tranquille, sans trop de chaleur en juin ni en juillet. On s’achemine vers une vendange parfaitement harmonieuse.
En août, tout s’affole, canicule et températures extrêmes entrainent échaudage* et sécheresse. Nos vignes, bien qu’enracinées dans la craie, réserve d’humidité s’il en est, souffrent un peu. La maturité monte en flèche puis patine à cause du stress lié à la chaleur.
Finalement, nous vendangeons début septembre des raisins magnifiques.
2020 fait partie des millésimes avec des degrés très élevés, sans toutefois atteindre les niveaux de 2019 qui restent notre record historique. Encore une fois, c’est la maturité gustative qui nous importe davantage que le degré.
Actuellement, les moûts fermentent. Nous ne résistons pas à l’envie de les goûter : c’est bon, les terroirs montrent déjà leur identité, leur singularité. Il est bien sur trop tôt pour aller plus loin, il reste encore du sucre qui rend ces tout jeunes vins très flatteurs.
* Le débourrement est l’épanouissement des bourgeons
* ça frisotte : nous sommes proches de la gelée
* la montre est le nombre d’inflorescences et donc de raisins potentiels * l’échaudage : brûlure des grappes par le soleil
Deux nouveautés de taille :
Vous le savez, nous apprécions les magnums, taille idéale à tout point de vue : qualité du vin, esthétique et volume 😉
Latitude et Rosé de Saignée sont enfin disponibles en magnums !
La crise sanitaire et nous :
Nous avons la chance de ne pas avoir un produit périssable, les quelques bouteilles non vendues pendant ces 2 mois de confinement se bonifient dans nos caves.
Depuis, nos expéditions ont repris, le « champagne vin » se porte bien, le « champagne paillettes » est bien plus impacté par la crise. De nombreuses maisons de champagne sont inquiètes, les yeux rivés sur leurs ratios financiers et leur cours de bourse. Elles ne savent pas faire le dos rond et accepter un stock un peu plus important que d’habitude.
* Trois générations goûtent les raisins
Elles ont donc pesé sur les décisions de rendement de l’appellation 2020, baissant ainsi de 20% la quantité autorisée pour cette récolte pourtant qualitative.
Ces réactions purement financières sont tristes dans notre monde viticole et vinicole très lié à la nature et où l’échelle de temps est au moins la décennie.
Nous gardons le moral, nous continuons à essayer de progresser dans notre métier et profitons de ces moments plus calmes pour réfléchir à l’avenir.
Sophie, Pierre et Arthur