2020, une année généreuse mais une interprofession paniquée :
Craignant les effets de la pandémie sur les ventes de champagne, le CIVC* nous impose des quotas de production en baisse de 25%, décorrélés du potentiel agronomique constaté dans les vignes.
2021, année culturale très compliquée :
La même interprofession libère les quotas de production mais la nature a le dernier mot et la faible récolte ne peut hélas satisfaire les besoins des négociants champenois.
L’organisation interprofessionnelle champenoise a fait le succès de l’appellation. Toutefois, ces deux années nous rappellent que les décisions de régulations économiques ne peuvent s’exempter des aléas naturels liés à la culture de la vigne.
Cette gestion frileuse en 2020 et la petite récolte de 2021, ne nous permettent pas de remplacer nos ventes. Pour préserver le vieillissement indispensable à une belle expression de nos vins, nous devons limiter les quantités disponibles pour 2022.
* CIVC : comité interprofessionnel des vins de Champagne
Saison 2021 : gel en avril, pluies en juillet et soleil en septembre
En mars, tout va bien, la vigne se développe rapidement – trop rapidement. Les épisodes de gel en avril détruisent une partie des bourgeons (environ 20%).
Puis mai, juin, juillet s’enchaînent avec des pluies presque continues. Le mildiou menace d’anéantir la récolte. Nous travaillons beaucoup et réussissons à sauver l’essentiel. A noter que la Côte des Blancs subit des pluies régulières mais moins intenses que la Vallée de la Marne et la Montagne de Reims où la situation est catastrophique. Petite note positive, mi-juin, une belle semaine chaude et ensoleillée au moment de la fleur permet la formation de belles grappes bien constituées.
Début août, une attaque d’oïdium vient sournoisement clôturer cette saison difficile. Nous n’avions pas baissé la garde et avons réagi rapidement pour la maîtriser. A partir du 15 août, nous pouvons enfin nous reposer un peu et laisser mûrir sous le soleil qui revient enfin et brille jusqu’aux vendanges fin septembre.
Les premières dégustations de raisins révèlent une belle fraîcheur, confirmée par des analyses avec des équilibres proches du fameux millésime 1996. Nous récoltons une petite vendange de grande qualité. Après cet enchainement de millésimes chauds, nous avions presque oublié ces millésimes frais, cette couleur vive des moûts à la sortie du pressoir. Malheureusement, nous n’avons pas rempli tous nos foudres et futs cette année mais les premières dégustations confirment un grand millésime. Il nous reste à prendre le temps de le magnifier par un bel et respectueux élevage !
Pierre, Sophie, Arthur et Georges.